Tunisie - RFA

 vs

Cordoba, le 10 Juin 1978. La Tunisie joue son troisième et dernier match de poule. Aux guichets du stade, on se bouscule pour voir les Tunisiens, dont tout le monde parle. Une occasion pour les protégés de Chetali de briller auprès d'un public nombreux. Il faudra toutefois que le onze tunisien se surpasse pour ne pas avoir à plier bagages.

Stade de Cordoba
Des supporters tunisiens au milieu du public 
argentin venu encourager notre onze national
 
Le onze tunisien rentrant contre l'Allemagne

Durant quatre-vingt dix minutes, les Allemands n’arrivent pas à balayer les Tunisiens difficiles à manœuvrer. Malgré les tentatives incessantes des attaquants adverses, le gardien tunisien Mokhtar Naïli multiplie les parades tandis que les défenseurs tunisiens jouent courageusement en bloc et réussissent à subir sans dommages l'orage allemand. Tarak Dhiab réussit même à éclabousser de toute sa classe les observateurs présents.



  


Il reste un quart d’heure de jeu et à la surprise générale, le tableau électronique du stade affiche un score vierge qui n'arrange pas les tunisiens car pour se qualifier, ils sont désormais contraint de s’engager plus franchement pour remporter le match.




Mais le onze tunisien n’ose pas vraiment, préférant terminer en beauté par une parité que de subir une nouvelle défaite. La Tunisie passe pas loin de l'exploit de battre l'ogre allemand si l’arbitre du match avait sifflé un penalty sur une faute flagrante sur le stratège tunisien Hamadi Agrebi bien servi par Tarak Dhiab.

L'arbitre du match pourtant bien placé n'a pas sifflé une faute évidente sur Hamadi Agrebi

Le géant Sepp Maier félicitant le jeune gardien Mokhtar Naïli, 
grande révélation du côté tunisien
Sans la performance de Mokhtar Naïli (à droite)
le bilan de la Tunisie aurait été lourd
Voici les résultats et le classement final des équipes du groupe 2 :


Terminant finalement troisième avec une seule défaite, la Tunisie rate de peu l’accession au second tour. Avec plus de chance, elle aurait mérité un meilleur sort.

Véritable révélation de la compétition, la Tunisie a fait taire tous les sceptiques. Bien qu’éliminée précocement, elle s’est quant même battue dignement et remarquablement à l’image de Tarak Dhiab, meneur de jeu de cette incroyable équipe tunisienne qui a impressionné le monde entier. Les Aigles de Carthage ont été même salués par la presse internationale qui n’a pas tarit d’éloges à leur sujet.

Les Tunisiens ont été éliminés avec gloire. Ils peuvent quitter le Mondial la tête haute. Finalement, il aura fallu attendre 1978 avant que l’Afrique ne soit représentée à sa juste valeur. Mais le spectacle que les tunisiens ont fourni convainc les décideurs de la Fifa de rendre justice au football africain.

Au final, l’exploit de 1978, c’est la victoire de toute l’équipe, au groupe exceptionnel composé de joueurs de talent, à l’entraîneur, aux responsables. Ils ont tous honoré admirablement leur pays. L’équipe tunisienne du mondial argentin dont les joueurs sont devenues des stars dans leur pays, restera la plus belle génération du football tunisien. Le fameux match Tunisie-Mexique figure désormais parmi nos souvenirs privilégiés et ineffaçables au même titre que la qualification pour la coupe du monde acquise face à l’Egypte.

Ce que Tarak Dhiab et ses camarades ont déroulé comme jeu en 1978, on ne le voit plus aujourd'hui.