Zoom sur Tarak Dhiab

    

Les grandes figures demeurent toujours gravées dans la mémoire des fans du football national. Parmi celles-ci, l'élégant technicien et grand fair-play, Tarak Dhiab. Véritable monument du sport préféré des tunisiens, voire un milieu de classe internationale, sa réputation a conquis l'Afrique et le monde arabe. Des plus jeunes aux plus anciens, tous auront été unanimes pour souligner le remarquable talent qu'a pu produire le football tunisien. Bien qu'il n'ait jamais remporté le titre africain avec la Tunisie et qu'il n'ait participé à une seule Coupe du Monde, Tarak Dhiab a marqué plusieurs générations de joueurs, entraîneurs et amateurs du ballon rond à travers les stades de la Tunisie notamment pour son attachement à certaines valeurs comme le respect, le dévouement au travail et l'esprit de groupe.

Quand le jeune Tarak enfile son premier maillot avec l'Espérance sportive de Tunis, la Tunisie ignore qu'elle va découvrir en ce joueur l'une des plus grandes figures de son football. A cette époque, les dirigeants espérantistes savent que ce joueur issu de l'Ariana appartient à cette classe de footballeurs qu'il vaut mieux avoir avec soi.

Tarak Dhiab, c'est un patrimoine national en quelque sorte. Incontournable meneur de jeu qui se font rares de nos jours, Tarak a toujours fait rêver. Son numéro 10 était pourtant lourd à porter. Fin tacticien, dribbleur, buteur et surtout passeur, il est considéré comme la star des «sang et or», et est très apprécié du public espérantiste. Toujours placé derrière l'attaquant de pointe, c'était lui qui devait distribuer les cartes sur le terrain. Au milieu des monstres physiques, et malgré un gabarit moyen, Tarak Dhiab a su s'imposer.


Tarak Dhiab, c'était le footballeur dont il n’était même pas la peine de s’interroger quant à sa présence dans le onze rentrant. Ce talentueux joueur ne se racontait pas, il se regardait. Certains diront de lui qu'il n’était ni un meneur de jeu, ni un ailier ou un attaquant. Il pouvait être tout cela à la fois. Pour ceux qui l’ont côtoyé, Tarak était un phénomène balle au pied. Ce monsieur appartenait à la race des footballeurs qui durant leur carrière n'a suscité que respect et admiration. 

Ayant eu la réussite précoce et le mérite de l’entretenir jusqu'à l'âge de 36 ans. Malgré une corpulence assez moyenne, Tarak Dhiab brillait plutôt par son sens du placement et de la dernière passe. C'était un footballeur de charme qui alliait esthétique et efficacité. A chacune de ses apparitions, Tarak Dhiab régalait, déroutait, et épatait la galerie. Sur le terrain, Tarak était partout et réclamait la balle sans arrêt. Et dés qu'il la recevait, une chose lui restait à faire : ouvrir grand les yeux et profiter de son inspiration qui faisait le reste. Il lui suffisait d'une simple passe pour pouvoir déstabiliser une défense. Virtuosité, spectacle et plaisir, ce sont les mots qui venaient souvent. C'est simple, quand Tarak jouait, il donnait une leçon. Doté d'une conduite de balle exceptionnelle, Tarak Dhiab excellait également dans l'art de dribbler, de faire des talonnades. Son talent, il le mettait au service du collectif. C'était souvent lui qui distillait le bon ballon à ses attaquants, registre dans lequel il était le plus doué. Il a été un véritable danger pour les défenses adverses, au point que les entraîneurs des équipes adverses ne tarissaient pas d'éloges sur ses qualités et mettaient en garde leurs joueurs contre lui, s'ils voulaient gagner la rencontre. 

Depuis le début de sa carrière, Tarak Dhiab a su poursuivre une progression régulière qui l'a propulsé très tôt à l'Espérance sportive de Tunis et en Équipe de Tunisie, lui ouvrant les horizons dont il rêvait.

En Tunisie, l'emblématique capitaine Tarak Dhiab a défendu uniquement les couleurs de l'Espérance avant de décider de monnayer son talent dans un des pays du Golfe Arabe plus exactement en Arabie Saoudite, où il joue deux saisons. C'est vrai qu'à cette époque, la filière tunisienne était très sollicitée. En fin de compte et au vu des grosses prestations du tunisien, les dirigeants d'Al Ahli Jeddah peuvent se vanter d'avoir su convaincre un joueur d'une telle envergure de signer dans leur club. Mais même si Tarak Dhiab opère dans un championnat très peu coté, Tarak Dhiab possède les qualités suffisantes pour jouer à un niveau plus élevé.

Tarak Dhiab sous les couleurs
d'Al Ahli Jeddah
En Tunisie, l'emblématique capitaine Tarak Dhiab a défendu uniquement les couleurs de l'Espérance avant de décider de monnayer son talent dans un des pays du Golfe Arabe plus exactement en Arabie Saoudite, où il joue deux saisons. C'est vrai qu'à cette époque, la filière tunisienne était très sollicitée. En fin de compte et au vu des grosses prestations du tunisien, les dirigeants d'Al Ahli Jeddah peuvent se vanter d'avoir su convaincre un joueur d'une telle envergure de signer dans leur club. Mais même si Tarak Dhiab opère dans un championnat très peu coté, Tarak Dhiab possède les qualités suffisantes pour jouer à un niveau plus élevé.

Durant son aventure au Golfe, et un an après son compatriote Roger Milla, il réussit en 1977 à être sacré ballon d'or africain décerné par le magazine France Football, une façon de récompenser les services rendus par ce joueur remarquable. D'ailleurs, il est le seul joueur tunisien à l'avoir gagner.


Meneur de jeu et stratège de la sélection tunisienne, la presse française le surnomme "Le petit prince" à l'occasion du match amical qui oppose l'équipe nationale tunisienne à l'équipe française en 1978. 

Tarak Dhiab fait partie de la première équipe africaine à avoir remporté un match de Coupe du Monde (1978). Pendant la compétition, le meneur de jeu a montré tout son talent tout comme l'équipe tunisienne dans son ensemble, en réalisant des prouesses techniques plus étonnantes les unes que les autres.


Finalement, on gardera de Tarak Dhiab l'image de cet excellent N°10, qui a tellement dominé le milieu de terrain qu'il a été surnommé « Empereur du football ».



En 1987, c'est lui qui a privé le Maroc d'une qualification aux Jeux Olympiques de 1988 à Séoul en marquant deux buts face au fameux gardien marocain Badou Zaki.

Après avoir raccroché, il préside pendant quelques temps, le club où il a fait ses débuts de footballeurs, l'Association sportive de l'Ariana . Tarak Dhiab est ensuite sollicité par la chaîne de télévision sportive Al Jazeera Sport où il démontre toute l’étendue de son talent de commentateur sportif aux yeux de la planète entière.
Tarak Dhiab à l'oeuvre 

En mai 2008, il est nommé vice-président de l’Espérance sportive de Tunis, responsable de la section football.

Tarak Dhiab aux côtés de Hamdi Meddeb (Président de l'EST)
Malheureusement, cette expérience va couper court.  En effet, le 5 juillet 2008, lors de la remise de la Coupe de Tunisie remportée par l'Espérance sportive de Tunis, il refuse de serrer la main au ministre des Sports. Le 12 juillet, Tarak Dhiab est démis de ses fonctions au sein de son club puis est brièvement arrêté le 14 juillet. Il est ensuite condamné à une peine d’un mois de prison avec sursis et à payer une amende de 3.000 dinars.

En Décembre 2011, Tarak Dhiab est nommé Ministre de la Jeunesse et des Sports. Cette nomination récompense le grand talent du meilleur footballeur du XXe siècle.

Le nouveau poste de Tarek Dhiab provoque les critiques de tout part. Les critiques concernent essentiellement le niveau d'études du joueur qui ne peut pas lui valoir, selon les critiques, le poste de ministre. Ces critiques ne diminuent en rien les compétences de l'ex-vedette car plusieurs ex-footballeurs sans diplômes ont tenu de hautes responsabilités; Pelé à titre d'exemple.

Il quittera 3 ans plus tard avec l'avènement d'un nouveau gouvernement.



Dans ces fonctions, ne voulant rien céder de sa liberté de jugement, Tarak Dhiab entretient des relations souvent orageuses avec les responsables de la Fédération tunisienne de football notamment avec son président Waldii El Jari. Avec l'avènement du gouvernement Mehdi Jomaa en janvier 2014, Tarak Dhiab est contraint de quitter le bateau marquant la fin définitive de ses ambitions. Il passe finalement le flambeau à Saber Bouatay. Lors de la cérémonie organisée en son honneur par le nouveau ministre, Tarak Dhiab ne peut se retenir et fond en larmes. Des vraies larmes sincères, comme on n'a jamais eu l'habitude d'en voir en politique. 

Celui que l’on surnomme « l'Empereur » dans les travées des stades tunisiens, a quitté les bancs d'école trés tôt pour se consacrer pleinement au ballon rond dès son plus jeune âge. Si énormément de footballeurs tunisiens payent ce choix une fois les crampons raccrochés, souvent à cause d’une carrière modeste ou de mauvais placements financiers, l'ancien capitaine de l'Espérance Sportive de Tunis et de la sélection nationale, semble, quant à lui, au vu de sa respectueuse carrière, avoir choisi les meilleures choix en fructifiant au mieux ses revenus et en épousant une brillante carrière de consultant sportif à la chaîne Al Jazira devenue aujourd'hui BeIN Sports.


Finalement, on se retrouve avec la conclusion que depuis sa retraite footballistique, il n'y a pas eu de nouveau Tarak Dhiab pour le moment.